Ce w-e, changement de chantier ! Direction le Morbihan (chez Benoit qui possède un domaine magnifique) pour un stage d’enduit chaux/sable encadré par l’association Tiez Breiz.

Cette asso, nous l’avions découverte sur les conseils de notre architecte (un des seuls bons) puis nous avions pu rencontrer Georges (leur permanent) pour quelques conseils sur notre projet au moment ou les choses démarraient vraiment. Spécialisée dans la connaissance, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine architectural breton, Tiez Breiz est presque un passage obligé pour qui veut bien rénover une maison ancienne.

Un stage riche

Au programme des deux jours, un peu de théorie pour commencer et surtout pour bien comprendre le fonctionnement des murs du bâtis ancien. L’occasion de ré-aborder les problématiques que nous connaissons déjà et qui feront sans doute l’objet d’un article spécifique. Un gros topo sur les différents types de chaux et leur comportement était également nécessaire avant de pouvoir aller mettre la main à la pâte.

Pour cette première partie (deux autres jours sont prévus fin juin), nous avons pu tester plusieurs composition de mortier (mélange sable, chaux et terre) dans l’objectif de faire un enduit intérieur dans un des bâtiments de la propriété. Après quelques réglages (quantité d’eau, de terre, ratio sable/chaux…), nous avons validé la « recette » idéale, à savoir 17 sceaux de sable pour 5 sceaux de chaux dolomitique et 2 sceaux d’argile. La terre venant ici compenser le fait que le sable était lavé et ne contenait donc plus aucune « fine » (particules d’argile).

A grand renfort de brouettes, truelles et autre taloches, nous avons commencé par appliquer une couche d’accroche. L’objectif de cette couche est assez simple : remplir les joints et venir à raz des pierres. Nous avons également du boucher plusieurs trous dans les murs en remaçonnant de petites pierres avant de venir combler le tout avec de l’enduit. Avant de s’arrêter, l’important est de bien « gratter » l’enduit, c’est à dire l’effleurer avec le tranchant d’une truelle pour le rendre rugueux. Deux objectifs à cela : augmenter la surface de contact avec l’air (pour le séchage et pour augmenter sa capacité à réguler l’hygrométrie de la pièce si cette couche n’est pas recouverte) et permettre une accroche plus facile de la seconde couche.

Après la couche d’accroche, nous avons réalisé une seconde couche permettant de reprendre les défauts de planéité du mur. Évidemment, étant dans l’ancien, il ne s’agit pas d’obtenir un mur lisse et d’aplomb mais au moins de tenter de diminuer les creux et les bosses en « chargeant » les zones les plus en retrait avant de les lisser avec un platoir à deux mains, puis de les gratter (pour la dernière couche que nous réaliserons la prochaine fois). Le résultat est vraiment chouette et donne déjà à voir la pièce dans son état quasi fini. Il restera en effet à réaliser la couche de finition une fois que le reste sera bien sec.

On distingue sur les deux photos ci-dessus que nous avons choisi de laisser apparent les linteaux et les appuis pour permettre la « lecture » du bâtis. Nous avons également laissé apparent un des dispositifs permettant d’accrocher des bêtes au mur, à savoir une pierre percée en son centre. La couleur (pour le moment légèrement rosée) va se modifier en séchant et sera de toute façon rendu invisible par la couche de finition.

Des enseignements pour la maison

Après deux jours de pratique, le coup de main arrive rapidement et la technique ne présente pas de difficultés majeures. Nous ne savons pas encore si nous feront beaucoup d’enduit de ce type dans la maison ou si nous doublerons les murs (il s’agira sans doute d’un mix des deux). Dans tous les cas, même avec un doublage, il nous faudra au minimum réaliser une couche sur tous les murs pour gérer l’hygrométrie, ce qui va représenter une très grande surface et de nombreuses heures de boulot.

A noter également que l’enduit chaux-chanvre (qui est isolant contrairement à l’enduite chaux-sable qui ne fait que de la correction thermique) est visiblement beaucoup plus complexe et peut être pas à notre portée comme nous l’envisagions. La stratégie thermique de la maison est encore à améliorer.

Au programme des deux derniers jours :

  • la couche de finition sur l’enduit intérieur,
  • la réalisation de joints,
  • la réalisation d’un enduit de type « pierres vues »,
  • des tests d’autres techniques et mélanges pour s’adapter à nos bâtis respectifs.