Nous avons choisi, pour deux raisons, de poser du bardage bois sur les rampants de la partie principale de la maison :

  • d’une part pour l’aspect esthétique puisque nous souhaitions quelque chose de rustique
  • d’autre part pour des raisons économiques, la pose du bardage étant largement moins chère que la pose de placo (que nous aurions du faire faire vu les conditions d’accessibilité).

Nous avons fait pas mal de recherche car nous avions en tête ce que avions découvert à la ferme du vent (qui nous a déjà inspiré pour pas mal de chose).

Malheureusement, le bardage utilisé là bas et produit par Rahuel Bois était clairement hors de notre porté avec un prix prohibitif de 110€ le m²… A ce prix là, le bois est vieilli artificiellement pour lui donner une couleur et un aspect tout particulier (magnifique certes, mais un peu trop luxueux).

Du coup nous nous sommes rapprochés d’une autre scierie, et après discussions nous avons opté pour un bardage réalisé à base d’avivés en peuplier séché. Pour décrypter ce nom de code, quelques informations :

  • Nous avons choisi du peuplier et non du châtaigner (plus résistant aux insectes xylophages) pour une question de coût (le peuplier est moins cher) et de poids (il est aussi plus léger, ce qui évitera de trop fatiguer notre vieille charpente).
  • Le bois est séché, ce qui est très important pour éviter les déformations ultérieures à la pose, le bois séchant très lentement (environ 1 à 2 cm d’épaisseur/an). Si nous l’avions pris non séché, (ce qui aurait été le cas avec du châtaigner, il aurait fallu réaliser un système d’encoche comme sur le lambris pour éviter que des jours trop importants apparaissent après quelques années).
  • Le bois nous a été fourni sous la forme d’avivés, c’est à dire des planches brutes de sciage, non dégauchis et non poncées pour un aspect beaucoup plus « brut » que du lambris.

Au final, nous avons donc acheté un bardage très abordable à 12€ le m², que nous sommes donc allez chercher chez la scierie Lebigot avec le désormais classique camion benne. Après déchargement, tri des différentes largeurs en trois tas, et repos du bois pendant un bon mois (pour qu’il prenne le même taux d’humidité que le reste de la maison et ainsi éviter les déformations), nous avons pu commencer la pose !

Première étape : vérification de la planéité des sous-faces. Et là, première mauvaise nouvelle, le contre-chevronnage posé par les couvreurs pour soutenir l’isolation (et que nous comptions utiliser comme support) était rarement plan, voir carrément décalé d’une rangée à l’autre. Du coup il a fallu courir racheter une dizaine de chevron pour essayer de rectifier cela du mieux possible…

On a ensuite pu poser le traditionnel pare vapeur. C’est une étape que nous maitrisons maintenant plutôt bien, même si à 10m au dessus du sol et sur la pointe des pieds, c’est toujours moins facile… Notre stock de scotch n’a pas suffit et là encore il a fallu courir en racheter quelques rouleaux pour terminer

C’est seulement une fois cela terminé que nous avons débuté la pose du bardage proprement dite. Pour cela nous avons investi une cloueuse pneumatique, outil indispensable bien qu’un peu cher. Armé de la cloueuse et de rouleaux de clous annelés de 55mm, nous avons accroché nos premières planches. Et là, nouveau problème : comment trouver des lignes horizontales dans une maison ou rien ne l’est ?

Nous avons donc débuté « à l’œil », ce qui immanquablement n’a pas fonctionné, nous obligeant à démonter entièrement un pan pour le recommencer à 0… Nous avons alors sorti le laser pour tenter un alignement parfait. Mais peine perdu, nos sous-faces ne sont pas parallèles aux murs, ce qui produit des effets de fuite choquant à l’œil nu. Nous avons donc opté pour un mix des deux solutions : alignement à l’œil, mais avec le laser pour se guider un minimum. Globalement on a fini par être relativement satisfait.

Nous avons ensuite « déroulé », pan après pan, la mise en place du bardage. La partie sans plancher a été particulièrement pénible puisque nous avons passé notre temps à déplacer l’échafaudage, à le démonter et le remonter d’un coté de la poutre ou de l’autre… L’entourage de la verrière a également été laborieux du fait cette fois d’une multitude de surfaces à se rencontrer au même endroit (donnant lieu à des découpes très complexes).

Autant dire que nous avons juré de nombreuses fois, recommencé une fois, deux fois, trois fois les mêmes morceaux pour réussir certaines découpes, gravit des dizaines de bois l’échafaudage pour aller chercher la bonne planche ou notre petit bout tombé au sol…

Nous avons du ruser pour les endroits les plus complexes, mais globalement le résultat est plus que satisfaisant ! Le « copieur de forme » nous a d’ailleurs sauvé la vie pour ajuster les planches aux irrégularités des murs et des poutres. Nous avons passé une couche de verni incolore sur tout le bardage, sans trop savoir si cela était nécessaire/pertinent. On verra à l’usage…

Coté calendrier, cette étape nous a pris plus de temps que prévu puisque nous y avons pratiquement passé tous l’été et que nous avons donc accumulé presque un mois de retard. Heureusement, nous avons réussi à garder l’échafaudage plus longtemps que prévu initialement, sans quoi je ne sais pas ce que nous aurions fait…

Suite au prochain épisode !