Saison oblige, c’est le bon moment pour parler conduit de cheminée ! Et comme nous comptons bien accueillir le père Noël pendant de nombreuses années, nous avons vu les choses en grand !

Nous avons en effet voulu remettre en service la grande cheminée du salon, qui n’était bien sur pas celle qui disposait d’un conduit. Plus exactement, il ne restait plus de cette cheminée que l’âtre et le manteau du rez-de-chaussée. A la base, il devait sans doute exister un double conduit puisque qu’une âtre est également présent au 1er étage, sur laquelle d’ailleurs il est gravé le message suivant : LE 6 AVRIL 1647 LONA MIS LE COQ SUR LA TOUR.

Après quelques réflexions et plusieurs rencontres de cheministes, nous avons décidé de partir sur un projet de cheminée ouverte. Nous sommes surtout tombés amoureux de la cheminée de la ferme du vent avec son foyer au ras du sol et son ouverture majestueuse dont nous allons fortement nous inspirer.

Pour nous, c’était en plus la solution technique la plus simple. Pas d’insert, peu d’habillage, bref une solution rustique. Sauf que c’était méconnaitre les règles de fumisterie…

Plus l’ouverture est importante, plus c’est compliqué. Avec un insert ou un poêle, pas de problème, l’ouverture est finalement toute petite. Mais dans notre projet, la taille est globalement atypique. Du coup, pour que le tirage fonctionne, il faut réunir trois conditions :

  • une arrivée d’air importante
  • une hauteur de conduit importante
  • une section de conduit importante

Pour l’arrivée d’air, nous avons du passer deux tubes PVC diamètre 160 dans la dalle en attendant de savoir comment nous allons assurer les finitions. La hauteur du conduit, elle, est de toute façon fixée par la maison. Heureusement, nous avons presque 9m de conduit, ce qui est déjà très bien.

Restait donc la section du conduit. Les deux entreprises acceptant de faire une cheminée de ce type n’était pas franchement du même avis sur la section à respecter. Vu les contraintes techniques (conduit existant), nous avons choisi la seule solution technique possible : des boisseaux en terre cuite de 30x50cm (intérieur), soit la plus grande dimension existante. Et malheureusement, c’est à ce moment que les problèmes ont commencés…

Le maçon à qui nous avons confié la tâche de réaliser le conduit nous a été recommandé par le cheministe : autant dire que nous avions globalement confiance. Mais dès le démarrage du chantier, tout est allé de travers puisqu’il s’est trompé dans la commande des boisseaux, inversant les dimensions intérieures et les dimensions extérieures. Du coup, la première livraison ne fut pas concluante.

Après avoir modifié sa commande, une seconde livraison a eu lieu, mais avec seulement 12 boisseaux sur les 36 nécessaires. Au début les boisseaux manquants étaient soit disant perdus, avant que l’on apprenne que tous les fournisseurs étaient en rupture de stock. Pour ne rien arranger, le fabriquant n’avait pas prévu d’en refabriquer avant début novembre. Bref, le chantier a vraiment démarré au 15 novembre, alors qu’il aurait du être terminé à mi-octobre (relire nos problèmes de planning)…

La réalisation du conduit en elle même n’est pas très compliquée : il suffit de fixer solidement le premier boisseau grâce à un chevêtre en béton avant d’empiler tous les autres par dessus jusqu’à la toiture (ou un second chevêtre sert d’assise à la tête de cheminée). Malheureusement nous avons eu la le second problème… Nous souhaitions en effet conserver l’ouverture de la cheminée du R+1 réalisée à l’ancienne avec des petites briquettes. A la base les boisseaux devaient avoir tout juste la place de passer, mais il manquait finalement quelques centimètres. Notre maçon « spécialiste » nous a alors proposé de casser l’enveloppe extérieure du boisseau posant problème, à l’encontre de toutes les règles de sécurité (la double enveloppe protège le reste de la maison à la fois de la chaleur mais également des fumées).

Bref, après avoir sauté au plafond, nous avons validé à contre cœur le fait de détruire la voute en briquette pour faire passer le conduit, en espérant pouvoir la reconstruire ultérieurement (mais pour ne rien arranger, le maçon a détruit la plupart des briquettes en les démontant…). J’en ai profité pour combler les vides de chaque coté du conduit avec de la laine de roche (à cause de la chaleur) pour faire un peu d’isolation sur cette partie qui ne pourra pas être doublée (trop tardivement, ce qui m’a empêché de tout faire).

Arrivé à la toiture (dont la couverture a été posée par le couvreur à cause du retard pris sur le conduit), le maçon a du percer la fibre de bois (un peu n’importe comment il faut bien le dire, ce qui fera hurler le couvreur au moment de finir l’étanchéité). Suite aux demandes de l’architecte des bâtiments de France, nous avons du choisir une tête de cheminée maçonnée (en moellon de schiste) et non simplement enduite, ce qui a encore une fois occasionné un surcoût (cela étant dit, le rendu est beaucoup plus joli). Le maçon a donc fait sortir les boisseaux puis les a habillé de pierre avant de faire des joints (avec un enduit tout prêt dont la couleur ne colle ni avec l’ancien ni avec celui que nous avons commencé à utiliser…).

Alors que tout était presque terminé, je me suis rendu compte que nous n’avions rien prévu pour protéger le conduit de la pluie. Après discussion avec le maçon et quelques recherches, nous avons opté pour la pose d’une tôle inox peinte en noir sur 4 tiges filetées plutôt qu’un chapeau béton comme on peut le voir couramment (qui ne correspondait pas du tout au style de la maison). Encore une petite plus-value mais le résultat est très chouette comme on peut le voir ci-dessous.

Les prochaines étapes de la cheminée :

  • Installer une trappe sur le conduit
  • Créer un avaloir au dessus de la cheminée pour diriger les fumées dans le conduit
  • Tenter de reconstruire la voute en briquette et faire les enduits de finition
  • Enduire le manteau de cheminée du RdC
  • Essayer de refaire un manteau de cheminée au 1er
  • Trouver comment faire nos arrivées d’air