Pour faire autre chose que de l’enduit (notamment quand il fait moins de 5°C puisque l’enduit n’aime pas les températures trop froides) nous avons débuté l’isolation des rampants. C’est là encore un travail que nous avons décidé de réaliser nous même, à l’exception de toute la partie de toit au dessus du salon (la plus grande certes, mais aussi la moins accessibles). Cela nous évite quelques accrobaties, nous fait gagner du temps, et nous permets surtout de recourir à l’Eco PTZ.

Reste donc 3 parties à isoler :

  • la partie A (au dessus de notre salle de bain ou un vide technique va être créé)
  • la partie A (au dessus de notre chambre, le futur grenier de la maison)
  • La partie C (ou une chambre sera aménagée sous les rampants)

Pour tout cela nous avons choisi de réaliser une isolation en laine de bois. C’est un produit biosourcé (contrairement à la laine de verre ou à la laine de roche) qui n’est pas trop cher et qui bénéficie de bonnes caractéristiques thermiques. Afin d’atteindre une résistance thermique importante nous allons mettre en place entre 28cm et 30cm de laine selon les endroits, en quatre couches :

  • une couche verticale de 40mm ou 60mm entre les chevrons de la toiture (l’épaisseur dépend de l’épaisseur des chevrons) : R de 1,05 ou 1,55
  • une couche horizontale de 200mm bloquée par le contre-chevronage : R de 5,25
  • une couche verticale de 40mm entre les chevrons du contre-chevronage : R de 1,05
  • un pare-vapeur fixé sur le contre-chevronage pour protéger l’isolant de l’humidité de la maison et réaliser une étanchéité à l’air.

Cette technique d’empilage permet de réduire du mieux possible les ponts thermiques liés aux pièces de bois (chevrons, pannes et entraits) qui sont entre les différents panneaux d’isolants. De cette façon, il n’y a logiquement aucun point de la toiture ou le froid peut se propager directement de l’extérieur vers l’intérieur. On obtient une résistance thermique (R) de 7,35 à 7,85 (selon l’épaisseur de la première couche) ce qui est très satisfaisant (il est recommandé d’avoir au moins 6 en toiture).

J’ai trouvé beaucoup d’informations intéressantes dans le livre L’isolation thermique écologique de Jean-Pierre Oliva et Samuel Courgey que je conseille fortement à tout rénovateur en herbe. J’en reparlerai d’ailleurs quand il s’agira d’isoler les murs.

Pour revenir à la mise en œuvre de l’isolation, nous avons eu plusieurs difficultés lors de cette première intervention :

  • La découpe de la laine de bois est très pénible. Nous avons débuté avec un couteau à laine (acheté en GSB) qui avait tendance à déchiqueter la laine de 40 plus qu’à la découper. Il a donc fallu aménager un poste de découpe ou la laine est bien maintenue de part et d’autre de la découpe pour réussir à faire quelque chose de propre. Pour la laine de 200, problème inverse : le couteau coupe plutôt proprement, mais chaque découpe demande une énergie folle. Nous avons fini par utiliser une scie égoïne, mais avec un succès mitigé.
  • La mise en place de la première couche entre chevron demande beaucoup de découpe puisque les écarts entre chevrons ne sont pas du tout réguliers et que la plupart des chevrons ne sont même pas parallèles entre eux. La découpe doit en plus être relativement précise pour que la laine tienne toute seule, sachant qu’elle se déforme beaucoup moins qu’une laine de verre. Et comme nous n’avons pas continué immédiatement sur la pose de la couche de 200, de nombreux morceaux de 40 sont tombés dans les jours qui ont suivi leur mise en place…
  • Le contre-chevronage réalisé par le charpentier ne respectait pas le bon entraxe (c’est moi qui ai donné la mauvaise valeur…), il a donc fallu déplacer la plupart des chevrons pour avoir 575mm d’entraxe et non 600, ce qui permettra de ne pas avoir à découper la dernière couche en largeur.
  • La laine de 200 est extrêmement rigide et donc quasiment impossible à plier pour la faire passer derrière le contre-chevronnage. Il a donc fallu re-démonter une partie du contre chevronnage que je venais à peine de refixer pour réussir à mettre en place les panneaux. Une belle perte de temps malheureusement.
  • Certaines parties du toit étaient très difficilement accessibles du fait des éléments de charpente ce qui nous a imposé énormément de découpes et de comblement de petits trous, sans assurance que cela sera très efficace. La rénovation est clairement plus complexe que le neuf…

Après plusieurs jours de travail ingrat (avec masques et lunettes), nous avons réussi avec Anouk à poser les deux premières couches du grenier de la maison. Heureusement, nous avons eu le renfort de Manu pendant une grosse semaine pour finir le grenier avec la pose de la dernière couche et du pare vapeur (nous y reviendrons dans un autre article).

Nous avons ensuite enchainé sur l’isolation de la partie C avec la pose des deux premières couches. Nouvelle difficulté dans cette partie : les encadrements de vélux qui ont demandés pas mal de découpe.

Les couvreurs ont quant à eux terminés en deux petites semaines l’isolation de la partie C avec une technique un peu différente puisque seules deux couches ont été mise en place (la troisième étant positionnée à l’extérieure de la maison pour éviter les ponts thermiques).

Voila donc ou nous en sommes à ce jour :

  • Partie A – Salle de bain : nous venons de débuter cette zone
  • Partie A – Grenier : isolation quasiment terminée (encore un peu de travail sur le pare-vapeur)
  • Partie B : isolation terminée, reste la mise en place du pare-vapeur
  • Partie C : encore la dernière couche d’isolation et la mise en place du pare-vapeur

Bref, c’est pas terminé !