Après 5 semaines de plâtre, mon poignet n’est toujours pas au top, la fracture n’étant pas totalement consolidée. Je repars donc pour 15 jours d’attelle, avant, si tout va bien, de pouvoir commencer la ré-éducation. Autant dire que je ne vais pas pouvoir être opérationnel rapidement…

Pour prendre mon mal en patience, je me suis lancé deux objectifs pendant cette période :

  • Retracer l’historique de la maison
  • Modéliser la maison en 3D sur sketchUp

En espérant bien sur ne pas avoir le temps d’aller au bout tout de suite… Heureusement, pendant ce temps là Anouk avance bien sur le rejointage des murs intérieurs : un premier pignon est terminé et un autre est en cours… Nous avons aussi quasiment terminé l’isolation des rampants et c’est un vrai soulagement. Il nous reste encore pas mal de pare-vapeur à poser et à coller…

Historique de la maison

Dès le départ nous avons voulu en savoir plus sur la maison, qui semble dater de 1647 (c’est en tout cas l’inscription présente sur un des linteaux de cheminée). L’idée étant notamment de comprendre pourquoi cette maison est connue sous le nom d’ancien tribunal.

Autant le dire tout de suite, pour le moment nous n’en sommes pas là ! Après deux matinées passées aux archives d’Ile et Vilaine, les résultats sont relativement minces. Du coté des généralités, la maison, bien que classé dans l’inventaire du patrimoine Breton est très peu évoquée dans la littérature. Je n’ai retrouvé qu’un rapide croquis dans un fond d’archive léguer par un particulier. La seule info étonnante a été de constater que la tour de l’église de Bréal a été construite en 1647, soit l’année gravée sur le linteau (mais je ne pense pas qu’il faille y voir un lien particulier). Bref, choux blanc de ce coté là.

Ma deuxième piste était de remonter les propriétaires de la maison le plus loin possible, pour tenter de trouver quelques indices sur ses différentes fonctions. Pour cela pas 36 solutions, il est nécessaire de passer par les registres hypothécaires qui consignent, depuis la révolution, les ventes et les acquisitions foncières. Deux méthodes pour faire cette recherche : partir de la date la plus ancienne et avancer petit à petit, ou remonter le temps depuis 1956 (fonds les plus récents aux archives).

J’ai d’abord tenter la première méthode en récupérant le numéro de parcelle de la maison sur le cadastre napoléonien (qui n’est plus la numérotation actuelle), mais pour la commune de Bréal les registres du cadastres sont incomplets et ne mentionnent que la valeur des parcelles et non le nom du propriétaire… Du coup, impossible de poursuivre cette piste.

J’ai donc tenté de remonter le temps, mais sans savoir précisément qui était propriétaire à la date du dernier registre des hypothèques disponibles. Seul indice, le nom du propriétaire était « Levron ». J’ai dès lors cherché un peu au hasard ce nom de famille et j’en ai finalement retenu 4, mais dans un premier temps sans réussir à identifier le bon.

Ce n’est qu’en rentrant le soir que grâce à quelques recherches sur google et un peu de chance, j’ai réussi à cerner avec certitudes les propriétaires en 1956. Il s’agissait alors des enfants de M. (et Mme) LEVRON Philippe François Joseph Marie, conservateur des hypothèques (tiens donc !) dont un a eu la bonne idée d’être célèbre. Il ne me reste plus désormais qu’à retourner aux archives pour tenter de tirer sur ce fil, le seul qu’il me reste pour essayer de remonter avant 1936 (date la plus ancienne pour le moment), soit 289 ans après la construction probable de la maison !

AcquisitionCessionPropriétaires
06/04/2018Nous même
22/11/200506/04/2018M. BENALI
19/04/200322/11/2005Les enfants DEBROIZE
05/12/199319/04/2003Mme DEBROIZE et ses 5 enfants
30/09/196305/12/1993M. et Mme DEBROIZE
196130/09/1963Les enfants LEVRON
19361961Mme LEVRON et ses 4 enfant
1936M. et Mme LEVRON

A noter que la famille LEVRON n’a vraisemblablement jamais habité la maison (qui était alors une ferme), se contentant de la louer.

Modélisation en 3D

J’avais dès le début du projet voulu modéliser la maison en 3D de façon à pouvoir se servir de ce modèle pour toutes nos réflexions d’aménagement. Le seul logiciel performant correspondant à ce que je voulais faire était SketchUp (il en existe même une version gratuite). Mais, sans expérience et à partir des plans pas du tout exacts de l’architecte, je n’ai dans un premier temps pas réussi à produire quelque chose de véritablement probant. Vite lassé, j’avais donc laissé tombé.

Mais l’avantage d’avoir un plâtre, c’est que l’on a du temps. J’en ai donc profité pour visionner pas mal de tuto sur Internet (je vous conseil notamment ceux d’Adébéo) et pour reprendre le dessin à 0 avec une méthode différente. Cette fois c’était parti, malgré quelques petites simplifications nécessaires pour simplifier notre maison tarabiscotée !

Quelques semaines plus tard, j’ai bien avancé et pourtant je suis encore très loin du bout ! Les murs du rez-de-chaussé sont terminés, avec toutes leurs ouvertures et la plupart des menuiseries (qui sont très longues à dessiner !). La structure du premier plancher est également terminée, mais à partir de l’étage, c’est encore en cours.

Ce qui est long, c’est le perpétuel aller/retour entre l’ordinateur et le chantier pour reprendre les cotes une à une et trouver comment dessiner simplement des choses qui ne sont jamais droites, perpendiculaires ou parallèles. Pour le moment je dessine les murs tels qu’ils sont en prévoyant de les ajuster aux dimensions parfaites une fois que nous aurons réaliser le placo.

Prochaines étapes : faire les ouvertures et les menuiseries du 1er étage, finir les élévations (pignons) et attaquer la toiture !

D’ici là, nous allons récupérer le bois qui va nous servir à habiller les rampants de la grande toiture à la scierie Lebigot, en espérant ne pas être trop déçu par la qualité des avivés (planches brute de sciage), mais nous vous raconterons ça dans un autre article !