Avec près de 4 mois de retard, la maison est enfin hors d’eau et hors d’air. Ou pour le dire autrement, elle ne sert plus de pigeonnier !

Initialement prévue en décembre, la pose des 23 menuiseries a trainé fortement du fait de l’entreprise que nous avons choisi et de ses difficultés (nous avons appris peu de temps après avoir versé le 1er acompte qu’elle était en redressement judiciaire).

Pour rappel, qui dit restauration de patrimoine dit forcément fenêtre en bois avec des petits carreaux (« structurels » lorsque le vitrage est en plusieurs morceaux, « rapportés » quand ils sont collés sur un vitrage d’un seul tenant). Nous avons donc choisi de faire appel à une petite entreprise spécialisée dans la fabrication de menuiseries en chêne local : l’atelier menuiserie Lancelot (on notera au passage qu’ils ont dut être les premiers à faire un site internet pour avoir réussi à obtenir le domaine menuiserie.fr !).

Après pas mal de travail autour des devis pour adapter ce que nous voulions avec les contraintes de l’ABF (notre architecte avait un temps espérer obtenir le droit de mettre des menuiseries alu, peine perdu !), nous avons pu signer le marché de travaux en mai 2018. Ce n’était que le début d’un long chemin…

Première étape à notre charge, le démontage des anciennes menuiseries, ou de ce qu’il en restait. Selon les endroits (et les époques ), ce fut plus ou moins facile. Certaines sont parties en tirant à peine dessus quand d’autre ont demandé pas mal de temps, notamment dans la partie qui était encore habitée.

Ensuite ce fut au tour du maçon d’intervenir pour poser les seuils de porte (en palis d’ardoise) et faire des bandes de redressement. L’objectif était de fournir au menuisier des appuis perpendiculaires et d’aplomb permettant de poser les ouvertures. Ce ne fut pas simple compte tenu de l’état des murs, jamais d’aplomb et rarement plans, d’autant que le maçon n’était visiblement pas un spécialiste de ce genre de chose. On a également dû faire appel au couvreur pour réaliser des appuis en zinc pour les fenêtres reposant sur une pièce de bois (afin notamment d’assurer l’étanchéité) ce que nous avions initialement oublié.

Dernière étape de préparation, poncer tous les linteaux (recouvert de peinture rouge et passablement abimés pour certains) avant de les repeindre en bleu. Ce fut une étape particulièrement pénible, notamment à cause de la hauteur de certains linteaux et du type de peinture utilisée à l’époque (sans doute de la peinture au plomb, très difficile à décaper, que ce soit à la ponceuse, avec une petite sableuse ou au décapant chimique).

Tout était tout de même prêt dès le mois de septembre pour la prise de cote des menuiseries et le lancement de la fabrication, de façon à garantir une pose avant la fin de l’année (pour nous permettre de travailler à l’abri des intempéries). Nous avons également profité de cette étape pour choisir la quincaillerie des portes et fenêtres : crémones noires à l’intérieur, poignée forgée main pour les portes et pose d’un heurtoir et d’une poignée de tirage forgés main également sur la fausse porte coté route.

C’est ensuite que le retard a commencé à s’accumuler, avec d’abord le dessin des menuiseries qui a été un peu long et a nécessité plusieurs ajustements avant de trouver les solutions les plus harmonieuses. Cela nous a permis de valider tous les croquis avant le lancement en fabrication. Nous avons aussi volontairement choisi de faire quelques châssis fixe pour des fenêtres n’ayant pas d’intérêt à être ouverte.

La fabrication fut ensuite particulièrement longue et la pose repoussée de semaines en semaines pour réellement débuter mi février. Même si cela nous a posé quelques soucis (maison ouverte aux 4 vents et donc aux pigeons…), nous en avons profité pour réaliser tous les enduits intérieurs ce qui nous a permis d’économiser la protection de toutes les menuiseries, et donc un temps précieux. La pose s’est ensuite échelonné pendant 2 mois suite à de très nombreuses relances de notre part. Il faut dire qu’entre temps, le redressement judiciaire ne s’est pas amélioré, le patron a du se faire opérer pour un problème de santé assez grave, deux ouvriers sont partis… Bref, jusqu’au bout on s’est demandé si on réussirait à avoir nos portes et fenêtres !

Désormais nous avons donc toutes nos ouvertures (au nombre de 23 !) mais tout n’est pas terminé pour autant. Déjà, l’entreprise doit encore terminer quelques finitions et poser les volets bois sur les fenêtres des chambres. De notre coté, nous devons encore sceller toutes les menuiseries (combler le vide entre le dormant et le mur avec un mortier à la chaux pour renforcer la fixation et réaliser une étanchéité à l’air) et bien sur passer une à deux couches de peinture intérieur et extérieur ! Autant dire que nous ne sommes pas au bout…

Et pendant ce temps là, Anouk avance sur le rejointage intérieur qui devrait nous occuper jusqu’à l’été, vu la surface à traiter (je n’ose même pas calculer le nombre de m²…). De mon coté j’essaye de reposer mon poignet, bien que cela me soit très difficile… Prochaine intervention prévue : le cheministe au mois de mai.